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Hassan.

Gentilhomme ! je ne sais pas ce que c’est. Que fais-tu ?

L’Espagnol.

Rien.

Hassan.

Tant pis pour toi, mon ami ; tu vas bien t’ennuyer. (à Kaled.) Vous n’avez pas l’ait une trop bonne emplette.

Kaled.

Ne voilà-t-il pas que je suis encore attrapé ?… Gentilhomme, c’est sans doute comme qui dirait baron allemand. C’est la faute aussi : pourquoi vas-tu dire que tu es gentilhomme ? je ne pourrai jamais me défaire de toi.

Hassan, à l’Italien.

Et toi, qui es-tu avec ta jaquette noire ? Ton pays ?

L’Italien.

Je suis de Padoue.

Hassan.

Padoue ? Je ne connais pas ce pays-là… Ton métier ?

L’Italien.

Homme de loi.

Hassan.

Fort bien. Mais quelle est ta fonction particulière ?

L’Italien.

De me mêler des affaires d’autrui pour de l’argent, de faire souvent réussir les plus désespérées, ou du moins de les faire durer dix ans, quinze ans, vingt ans.