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Belton, à Mylford.

Qu’il n’a point d’or…Ô ciel ! oseriez-vous penser !…

Mylford.

Par un vain désaveu craignez de m’offenser.
Vous connaissez mon cœur, mes sentimens, mon zèle.
Je sais l’heureux devoir de l’amitié fidèle :
Tout mon bien est à vous.

Belton, bas à Betti.

Tout mon bien est à vous.À quoi me réduis-tu ?

Betti, à Belton.

Mais il t’offre son or : que ne le reçois-tu ?
(À Mylford)
Nous ne prendrons pas tout.

Belton, à Mylford.

Nous ne prendrons pas tout.Souffrez que je l’instruise.
(À Betti.)
Il se fait tort pour moi, son cœur le lui déguise.
Il m’offre tout son bien, je dois le refuser.
Ou de son amitié ce serait abuser.
Cette offre où quelquefois un ami se résigne,
Quand on l’ose accepter, on en devient indigne.

Betti.

Quoi ! l’on rejette ici les dons de l’amitié !

Belton.

Souvent qui les reçoit excite la pitié.