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ZÉANGIR.


De deux fils vertueux vous êtes adoré.


SOLIMAN.


ô surprise ! ô douleur !


ZÉANGIR.


Qu’ordonnez vous ?


LE PRINCE.


Mon père,
rien n’a pu m’abaisser jusques à la prière,
rien n’a pu me contraindre à ce cruel effort,
et je le fais enfin pour demander la mort.
Ne punissez que moi.


ZÉANGIR.


C’est perdre l’un et l’autre.


LE PRINCE.


C’est votre unique espoir.


ZÉANGIR.


Sa mort serait la vôtre.


LE PRINCE.


C’est pour moi qu’il révèle un secret dangereux.


ZÉANGIR.


Pour vous fléchir ensemble, ou pour périr tous deux.


LE PRINCE.


Il m’immolait l’amour qui seul peut vous déplaire.
J’ai dû sauver des jours consacrés à son père.