Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t4.djvu/30

Cette page n’a pas encore été corrigée

a 2 ŒUVRES

nages, en cessant d'agir, leur en donnent le temps ; et c'est aussi ce qui faisait la matière des chants du chœur.

Ils contribuaient encore à la vérité du spectacle par la musique et l'harmonie, par les danses , etc. Ils eu aLii];mentaient la pomp(^ par le nombre des acteurs, la magniiicence et la diversité de leurs habi:s ; et l'utdité , par les instructions qu'ils donnaient aux spectateurs. Voilà quels étaient les avantages des chœurs dans l'ancienne tragédie, avantages qi'e les partisaiis de l'antiquité ont fait valoir , en supprim.ant les incouvéniens qui en pouvaient naître.

En effet, ou le chœur parlait dans les entractes de ce qui s'était passé dans les actes précédens, et c'était une répétition fatigante; ou il prévoyait ce qui devait arriver dans les actes suivaus , et c'était une annonce qui pouvait dérober le piaisir de la surprise ; ou enfin il était étranger au sujet, et par conséquent il devait ennuyer.

La présence continuelle du chœur, dans la tra- gédie, paraît encore plus impraticable. L'intrigue d'une pièce intéressante exige d'ordinaire que les principaux acteurs aient des secrets à se confier : et le moyen de dire son secret à tout un peuple ? Comment Phèdre, dans Euripide, peut-elle avouer à ime troupe de femmes un amoiu- iîicistiieux qu'elle doit craindre de s'avouer à elle-même? Comment les anciens conservaient-ils si scrupu- leusement un usage si sujet au ridicule ? c'est

�� �