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nous appelons anjourd'hui acte , et qui se trou- vait renfermé entre les cbants du c^hu\

]\îais quand la tragédie eut commencé à pren- dre une meilleure forme, ces récits ou épisodes, qui n'avaient été imaginés que comme un acces- soire pour laisser reposer le chœur , deviiu^ent eux-mêmes la partie principale du poème drama- tique , dont, à son tour, le chœur ne fut plus que l'accessoire.

Les poètes eurent seulement l'attention de ra- mener au sujet ces chants cpii auparavant étaient J3ris de sujets tout différens. Il y eut dès-lors imité dans le spectacle. Le chœur devint partie intéres- sée dans l'action, cpioique d'une manière plus éloignée que les personnages qui y concouraient.

Ils rendaient la tragédie plus régulière et plus variée: plus régulière, en ce que, chez les anciens,, le lieu de la scène était toujours le devant d'un temple, d'un palais, ou cpielque autre endroit puhiic ; et l'action se passant entre les pre- mières personnes de l'état, la vraisemblance exi- geait qu'elle eût beaucoup de témoins , qu'elle intéressât tout un peuple : et ces témoins for-, niaient le cliœur.

De plus , il n'est pas naturel que des gens inté-, ressés à l'action, et qui, en attendent l'issue avec impatience, restent toujours sans rien dii-e. La rai- son veut, au contraire, qu'ils s'entretiennent de ce qui vient de se passer, de ce qu'ils ont à crain- dre ou à espérer , lorsque les principaux person-

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