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Dr. CHAMF(J11T. IQ

les vagues de la mer , jusqu'à la tin de la lempéte, qui n'est autre chose que le déuoiiment.

Ce dénoùment , autre invention des Grecs sur les pas d'Homère, résout l'embarras et dé- mêle peu à peu ou tout-à-coup l'intrigue, quanti elle est portée aussi loin qu'elle peut l'être. C'est encore 'a nature qui le veut ainsi; car l'esprit im- patient court avidement à l'issue. Piqué par It-, concours de différens projets (;t de diverses pas- sions dont on a mêlé le jeu , il attend la main qui doit délier le nœud gordien.

Il me semble que la plus grande utilité du théâtre est de rendre la vertu aimable aux hommes, de les accoutumer à s'intéresser pour elle, de don- ner ce pli à leur cœur, de leur proposer de grands malheurs, de fortifier et d'élever leurs sentimens. 11 s'ensuit de là que non-seulement il faut des ca- ractères vertueux , mais qu'à la manière élevée et fiere de Corneille, ils affermissent le cœur et don- nent des leçons de courage. D'autres caractères , vertueux aussi , mais plus conformes à la nature commune, amoiliraifut l'à-ne et feraient prendre au spectateur une habitude de faiblesse et d'abat- tement. Pour l'amour, puisque c'est un mal né- cessaire, il serait à souhaiter que les pièces de Cor- neille ne l'inspirassent aux spectateurs que tel qu'elles le .représentent.

Les parties principales de toute tragédie sont l'exposition, le nœud ou ibtrigue , et le dénoù- ment ou catastrophe : mais ces mêmes parties ,

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