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Sur le seuil du palais si mon frère immolé…


ROXELANE.


Et voilà de quels soins votre cœur est troublé !
De nos grands intérêts quand mon âme est remplie !
Quand vous devez régler le sort de notre vie !


ZÉANGIR.


Moi !
Roxelane, à part.
Vous… ciel, qu’il est loin de concevoir mes
vœux !
haut.
ceux dont ici pour vous le zèle ouvre les yeux
vous tracent vers le trône un chemin légitime.


ZÉANGIR.


Le trône est à mon frère : y penser est un crime.


ROXELANE.


Il est vrai qu’en effet, s’il eût persévéré,
s’il eût vaincu l’orgueil dont il est dévoré,
s’il n’eût trahi l’état, vous n’y pouviez prétendre.


ZÉANGIR.


Qui ? Lui ! Trahir l’état ! ô ciel ! Puis-je
l’entendre ?
Croyez qu’en cet instant, pour dompter mon
courroux,
j’ai besoin du respect que mon cœur a pour vous.
Qui venais-je implorer ! Quel appui pour moi,
frère !


ROXELANE.


Eh bien ! Préparez-vous à braver votre père ;
prouvez-lui que ce fils, noirci, calomnié,
d’aucun traité secret à Thamas n’est lié ;
que, depuis son rappel, ses délais qu’on redoute,
sur lui, sur ses desseins, ne laissent aucun doute.