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Maiidanc ; iiiais quelle plmno serait assez élo- quente pour donner une idée de tout ce que con- tient un air ! Quel critique sera assez hardi pour assigner les bornes du génie !

Le duo , ou le cluetto , est donc un air dialosjué, chanté par deux personnes animées de la même passion ou de passions opposées. Au moment le plus pathétique de l'air, leurs accens peuvent se confondre; cela est dans la nature. Un exclama- tion, une plainte , peut les réunir; mais le reste de Tair doit être en dialogue.

Il serait également faux de faire alternative- ment parler et chanter les personnages du drame lyrique. Non-seulement le passage du discours au chant , et le retour du chant au discours, auraient quelque chose de désagréable et de brusque ;mais ce serait un mélange monstrueux de vérité et de fausseté.

Dans nulle imitation, le mensonge de l'hypotlièse ne doit disparaître un instant ; c'est la conven- tion sur laquelle l'illusion est fondée. Si vous laissez prendre une fois à vos personnages le ton de la déclamation ordinaire , vous en faites des gens comme nous; et je ne vois plus de raison pour les faire chanter , sans blesser le bon sens.

Cette économie intérieure du spectacle en mu- sique, fondée d'un côté sur la vérité de l'imita- tion, et de Tautre sur la nature de nos organes, doit servir de poétique élémentaire au poète lyrique.

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