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Alceste finit par d^^mandcr en grâce qu'on daione au moins prendre quelques soins pour le tromper.

Voici une scène que JM. de Fontenelle cite comme le modèle d'un développement très-heu- reux.

Qu'un amant mécontent de sa maîtresse s'em- porte jusqu'à dire .qu'il ne perd pas beaucoup en la perdant , et qu'elle n'est pas trop belle ; voilà déjà le dépit poussé assez loin. Qu'un ami à qui cet amant parle , convienne qu'en effet cette per- sonne n'a pas beaucoup de beauté; que, par exemple, elle a les yeux trop petits ; que, sur cela, l'amant dise que ce ne sont pas ses yeux qu'il faut blâmer, et qu'elle les a très-agréables ; que l'ami attaque ensuite la bouche, et que l'amant en pren- ne la défense ; le même jeu sur le teint, sur la taille : voilà un effet de passion peu commun , hnj délicat et très-agréable à considérer. C'est une scène tirée du Bourgeois gentilhomme. Nos ouvrages dramatiques et nos bons romans sont pleins dé traits de cette espèce; et les Français ont eil ce genre poussé très-loin la science du coeur.

COUPS DE THÉÂTRE.

On donne ce nom à ce qui arrive sur la scène d'une manière imprévue, qui change l'état des rhoses, et qui produit de grands mouvemens

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