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DE CHAMFORT. 121

qu'on expose sur la scène ; mais il y a peu de sujets susceptibles d'une si grande perfection.

Les anciens négligeaient trop souvent la gra- dation d'intérêt. Ce défaut se fait sentir dans plusieurs de leurs pièces , et surtout dans les tra- gédies d'Euripide. Racine l'a quelquefois négligée aussi dans ses cinquièmes actes : c'est qu'alors on les mettait rarement en tableaux. C'est au qua- trième acte que Racine porte ordinairement les grands coups, comme dans Britannicus , Phèdre^ Iphigénie. Depuis que la forme de notre théâtre permet que les cinquièmes actes soient en ta- bleaux , les auteurs n'obtiennent plus l'indul- gence qu'on avait pour ceux du siècle passé.

��NŒUD.

��Le nœyd est un événement inopiné qui sur- prend , qui embarrasse agréablement l'esprit , excite l'attention , et fait naître une douce impa- tience d'en voir la fin. Le dénoûment vient en- suite calmer l'agitation où l'on a été , et produit une certaine satisfaction de voir finir une aven- ture à laquelle on s'est vivement intéressé.

Le nœud et le dénoûment sont deux princi- pales parties du poème épique et du poème dra- matique. L'unité, la continuité , la durée de l'ac- tion , les mœurs , les sentimens , les épisodes , et tout ce qui compose ces deux poèmes , ne tou- chent que les habiles dans l'art poétique , ceux

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