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98 OEUVRES

leur répondît, ou do faire rester ceux qui de- vraient répondre.

Une des plus grandes perfections du dialogue, c'est la vivacité ; et comme, dans la tragédie, tout doit être action, la vivacité y est d'autant plus nécessaire. Il n'est pas naturel qu'au milieu d'in- térêts violens qui agitent tous les personnages , ils se donnent , pour ainsi dire, le loisir de se ha- ranguer réciproquement. Ce doit être entre eux un combat de sentimens qui se choquent, qui se repoussent, ou qui triomphent les uns des au- tres; c'est surtout dans cette partie que Cor- neille est supérieur. Voyez la belle scène du Cid , où Rodrigue ^ient demander la mort à son amante :

N't'pargncz point mon sang ; goûtez sans résistance La douceur de ma perte et de votre vengeance.

OHIMKKE.

Hélas !

EODRICUH.

Écoule -moi.

CIIIMÈNE.

Je me meurs. RonniGup..

Un moment.

CHIiWK^F.

  • Va, laisse-moi mourir.

nODRIGUF.

Quatre mots seulement ; Après, ne me rc'ponds cju'avecque cette éprc.

CHIMKNE.

Quoi! du sang do mon père, eucor toute tremj'ée !

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