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DL CUAMFORT. gy

et l'intérêt doivent offrir le plus naturellement à son esprit ; et que les autres acteurs lui répon- dent ou l'interrompent à propos, selon leur con- venance particulière. Ainsi, le dialogue sera d'au- tant plus parfait, qu'en observant scrupuleuse- ment cet ordre naturel, on n'y dira rien que d'utile, et qui ne soit, pour ainsi dire, un pas vers le dénoûment.

Le personnage qui parle le premier dans une scène, peut tomber dans plusieurs défauts; en ne disant pas d'abord ce qui doit l'occuper le plus , ou faute d'employer les tours que sa passion de- mandait, ou même en s'étendant trop, et ne s'ar- rétant pas aux endroits où il doit attendre et dé- sirer qu'on lui réponde.

Les autres peuvent aussi blesser la nature de plusieurs manières :

1° En ne répondant pas juste, sans qu'il y ait une raison, prise de la situation et du caractère, pour éluder les discours qu'on leur adresse ; ce qui serait alors une justesse véritable , et même plus délicate que la justesse prise dans un sens plus étroit ;

2» En ne répondant pas tout ce qu'ils de- vraient répondre ;

3° En n'interrompant pas où ils devraient in- terrompre.

C'est encore, ce me semble, une manière indi- recte de manquer au dialogue , que de faire sortir des personnages qui devraient attendre qu'on IV. 7

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