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4l4 OEUVRES

cardinal aima mieux la faire brûler par le parle- ment. Brûler ^ii'est pas répondre, dit fort bien Mau repas. Il a d'autant plus raison, que répondre n'était pas difficile, comme on vient de le voir; ce qui n'empêche pas que ce mot ne soit fort pour un ministre de ce temps-là : mais c'était un ministre mécontent.

On trouve ici les j'ai f>>Uj qui firent mettre Vol- taire à la Bastille pendant treize mois. lis n'étaient pas de lui; i! est facile de s'en convaincre en les li- sant , quand on ne saurait pas que sur ce point l'innocence de Voltaire fut reconnue. Cependant l'auteur des Mémoires paraît persuadé qu'ils sont de Voltaire. En voici des passages :

J'ai vu même l'erreur eu tous lieux triomphante , La vérité trahie et la foi chancelante ;

J'ai vu le lieu saint avili. . . . J'ai vu de saints prélats devenir la victime

Du Jeu qui les anime , etc.

Indépendamment de la platitude de ces vers , qui ne voit qu'il s'agit ici des querelles du jansé- nisme? et qui peut ignorer quel mépris Voltaire, dès ce temps-là, avait affiché pour ces folies ? ]S'est-il pas plaisant d'entendre Voltaire s'apitoyer sur la joi chancelante etc. ? Vous verrez (pie Voltaire avait beaucoup de foi! lui, que ses pro- fesseurs de rhétorique désignaient d'avance com- me le drapeau des incrédules-, c'étaient les ex- pressions du jésuite Lejay. Qui peut douter que

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