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surprend davantage, et même au point d'exiger confirmation pour être cru , c'est l'excès de mi- sère d'une immense jiortion du peuple. Il porte à deux cents mille hommes le nombre de ceux que cette misère accable dans des quartiers de Londres presque inconnus des étrangers. Le dé- tail où il entre à cet égard fait frémir. Si ce ta- bleau est fidèle , les conséquences peuvent être funestes à la veille des secousses qui menacent le gouvernement. Rapprochons de ce tableau les mots de la pétition faite par une société nombreuse et respectée, celle des amis de la constitution, « Nous croyons qu'il est impossible aux gens sages » de ne pas s'apercevoir que le temps approche )) où la justice sera exigée d'un ton assez ferme » po'ar ne pouvoir être refusée, quelque pénible » qu'il puisse être pour certaines personnes de » souscrire à cette demande. »

Dans un pays où l'on parle ainsi, et au sein d'une capitale, où xuie immense population pré- sente l'aspect d'une misère hideuse, telle qu'on ne peut s'en former l'idée, en comparant les quar- tiers qu'ils habitent avec ceux qu'habile à Paris la classe la plus indigente ( ce sont les termes de l'auteur); dans un tel état de choses , combien de temps peuvent subsister les abus politiques dont se plaignent en Angleterre les amis df la constitution , amis de la révolution française ? Question intéressante et digne d'occuper le cabi- net de Saint- James.

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