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Mais , dira-t-on , pourquoi ne pas enfermer ma- dame Doublet ? L'objection est forte. Oui : mais il faut savoii- que madame* Doublet était femme de bonne compagnie , qu'elle tenait à tout , qu'elle était parente de M. d'Argenson, de M. de Choiseul. Il faut donc traiter avec madame Dou- blet, et capituler avec la toute-puissance du grand livre. C'était un tribunal d'opinions privées qui préparait l'opinion publique, toujours favorable à ceux qui contrariaient le despotisme. Plus d'une fois il fut forcé de reculer devant ce tribimal, comme poiu' annoncer avec quelle célérité il devait fuir un jour devant l'opinion nationale.

Ce peu de pages suffit pour inspirer le désir de parcourir un recueil, qui, en présentant aux Français le tableau de leurs moeurs, à l'époque de leur régénération , leur offre des motifs nou- veaux de bénir la révolution qui les soulève hors de cette fange, et en même temps, montrant aux étranq-ers l'amas des chaînes et des liens de toute espèce sous lesquels gémissait la nation française, les met à la portée d'évaluer les reproches que le despotisme expirant a multipliés contre la li- berté naissante.

Nous ne terminerons pas cet article sans re- connnander à la curiosité de nos lecteurs un morceau siu- la police de Londres. L'auteur y relève plusieurs abus monstrueux qu'on s'étonne de trouver chez un peuple cité si long-temps pour modèle des peuples éclairés. Mais ce qui

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