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L’auteur, toujours menacé de ces Caffres si redoutables, et prenant contre eux toutes les précautions de la prudence, s’avance dans le pays, où on le suit avec intérêt, à travers les dangers de ses chasses aux éléphans, aux bubales, aux gazelles, dont il décrit plusieurs espèces encore inconnues. Les productions naturelles, les différens paysages, les sites pittoresques, agréables ou terribles, les phénomènes d’une nature nouvelle pour la plupart de ses lecteurs, se reproduisent sous les pinceaux de Teniers ou de Berghem. Dans cette variété d’objets, presque tous intéressans, nous ne pouvons nous arrêter qu’à celui qui l’est davantage et le plus généralement à l’homme, aux différentes hordes sauvages qu’a visitées M. le Vaillant et qui paraissent avoir été si mal observées avant lui. On connaît les contes ridicules de Kolbe, répétés par tous les voyageurs, et qui ont répandu en Europe des idées si absurdes sur les Hottentots. Quelques-unes sont accréditées par M. Sparmann lui-même, qui publia dans ces dernières années un voyage d’Afrique. M. le Vaillant rend justice à ce savant suédois, et ne le récuse point sur les choses qu’il a vues de ses propres yeux. Mais il lui reproche d’avoir donné une confiance aveugle aux erreurs ou aux mensonges des colons, la plupart pleins de préjugés ou de mauvaise loi. C'est un chose bien remarquable, que de voir la plupart des voyageurs modernes en opposition avec les voyageurs