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révolution, il fautparcoiirii-, dans ce livre, le cha- pitre intitulé : de la Police sur la librairie^ sur les gens de lettres , sur les censeurs royaux , sur les ^louvelles à la main, sur les comédiens. On a quelque peine à comprendre comment la raison a pu se faire join- à travers tant d'obstacles. Il faut \oirnos meilleurs écri\ains réduits à flatter un lieutenant de police , à caresser un censeur , à tromper lui ministre et tous ses agens. Voltaire mit peut-être plus de temps à intriguer pour faire représenter Mahomet , et à prévenir les dangers que pouvaient attirer sur lui l'impression et la publication de son ouvrage , qu'il n'en mit à le composer. Un de messieurs fut très-scanda- lisé à ia première représentation de cette comédie; c'est ainsi qu'on désignait IMaliomet dans la grande chambre. Aussitôt cette comédie est dénoncée par ]M. Joly de Fleury. Voilà Voltaire entre le parlement, le cardinal de Fleury, M. de Maure- pas, le lieutenant de police IMarville, et se mo- quant d'eux tous comme de raison. On convient que la pièce sera retirée du théâtre, et qu'elle ne sera point livrée à l'impression. Par malheur. Voltaire se laisse dérober son manuscrit; il se plaint de ce vol au lieutenant de police , écrit au cardinal pour obtenir qu'on prévienne l'im- pression ; il avait pris soin que cela fût impossi- ble. Il écrit aux ministres pour se plaindre de ce contre-temps, qu'ils avaient prévu; et l'auteur de Mahomet en est quitte pour quelques complimcns

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