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prises les plus périlleuses , et renouveler , par le zèle pur d'une bienfaisance universelle, ce que l'esprit de prosélytisme a fait faire à plusieurs chrétiens de la comnuuiion i*omaine. Cette obser- vation seule réfutei-ait suffisamment les reproches multipliés contre les quakers. La plupart des ridicules qu'on leur a prodigués en Angleterre et surtout en France , ont disparu devant cette philosophie qui apprécie les hommes et les choses dans leurs raj^porîs au bien de la société générale. Les noms de Miflin , de Benezets , ont pris la place qui leur était due. On songea leurs actions , et non plus à leur habillement , ni à la singularité de quelques usages consacrés dans leur secte. M. Brissot repousse victorieusement les reproches dont on a voulu les flétrir. De toutes les objections multipliées contre eux, la plus forte est leur re(us de prendre part aux guerres , et de payer les impots établis pour les faire.

L'auteur convient avec franchise de ce que cette condiiite peut avoir de blâmable ; mais il oppose à cet effet nuisible de leur attachement pour le plus sacré de leurs principes religieux , tous les autres effets utiles de ce même attache- ment , tous les actes de bienfaisance dont ce prin- cipe fut la source intarissable. Les livres saciés leur disaient qu'il viendra un temps où les nations ne lèveront plus le glaive contre les nations. Ils ont vu que le moyen d'accélérer la réalisation de cette proohétie , était de donner l'exemple , et que

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