Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/304

Cette page n’a pas encore été corrigée

3oO OEUVRES

parjure à Paris en pleine audience, remplaçant LaFiiteau à Rome, poiu- (|u'on n'y crût pas avoir perdu au change.

Un abbé de Gamache, auditeur de rote, qwi , rappelé à Paris, refuse net d'obéir au i^ouverne- ment, se fait craindre de Duljois, mérite l'honneur d'en être acheté, et serait devenu cardinal, si une mort prénjaturée ny eut mis ordre.

Un abbé de la Fare, qui subjugue Dubois par une audace astucieuse, arrache de lui, en faveur de l'archevêque de Reims', son protecteur, la per- mission de porter la barette obtenue de Rome sans l'aveu du réi^^ent. On déployait dans ces in- triiîues, pour un évèdié, pour un chapeau, des talens et des ressources admirables : ce sont des ruses et des subtilités dignes de Mascarille et de Sbrigani. Le peuple s'en doutait; mais il ignorait les détails, réservés, comme de raison, à la bonne compagnie , qui a eu tort de n'en pas garder le secret. On avouera que^ si de certaines dignités, de certains honneurs paraissent tombés considé- rablement dans l'opinion , c'est im peu la faute de ceux rpii en ont si mal adroitement disposé et qui les ont si follement avilis.

Parmi le grand nombre de faits rapportées par Duclos, qui, sous le régent, rendirent l'autorité lidicule , en voici un moins connu et qui mérite de n'éti-e point oublié. Le i\\\c d'Orléans, pendant les troubles du système, avait exilé, comme on sait, le parlement à Pontoise. Dès le soir, le ré-

�� �