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d'être aimé; et les vexations, les tyrannies de tout genre le rendirent odieux à la ville et à toute la province: licence effrénée, encouragemeus don- nés aux mauvaises mœurs, aux jeux, défense de port d'armes , etc. ,Le mal était sans remède ; car M. de Richelieu était bien avec le maître. Il venait souvent à la cour renouveler sa faveur, et donner à son crédit la force nécessaire pour exer- cer dans sa province un despotisme illimité, qui s'accrut de jour en jour pendant, le règne de Louis XV.
Ivcs querelles du gouverneur de Guienne avec les divers membres du parlement de Bordeaux , ou même avec le corps entier, ne pouvaient être un grand démérite aux yeux du roi qui détes- tait les parlemens. Richelieu était à cet égard son confident le plus intime, comme on le voit par les lettres de Louis xv au maréchal , imprimées à la fin du troisième volume. Vindicatif comme l'était M. de Richelieu , on sent quelle fut sa joie d'être chargé de foire enregistrer l'édit de suppression du parlement de Bordeaux. Louis xv lui écrivait : « C'est le désir d avoir la paix qui m'a déterminé à détruire des corps orgueilleux, qui s'opposent depuis si long-temps à mes volontés. J'ai trop à me plaindre de mes parlemens pour revenir jamais sur leur sort. Je leur ferai voir que je ne tiens mon pouvoir que de Dieu , que je n'ai de compte à rendre qu à lui , et que per- sonne ne doit s'opposer à ma volonté. » Telle III. i8
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