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Tenue à lecart, et souhaitant d'être rappelée, elle croit le i-oi arrêté par la crainte d'avouer ses torts envers elle. <.< 11 croit peut-être , dit-elle , avoir » trop de torts a effacer , et c'est ce qui l'empêche j> de revenir : ah ! il ne sait pas qu'ils sont tous » oïdjliés. »

Voilà la nature ; c'est le sentiment et le langage d'Ariane dans la pièce de ce nom :

Plus do ressentiment de ton crime passé ;

Tu n'as qu'à dire un mot , ce crime est effacé ;

C'en est fait , tu le vois , je n'ai ])!us de colère.

llien de plus touchant ; mais x\riane , en adres- sant ces paroles à Thésée dans Kaxos , n'avait à prétendre, pour ses parcns, ni commandement d'armées , ni gouvernement de province. Voilà pourquoi elle est encore plus intéressante que ma- dame de Châteauroux , qui néanmoins , vu le temps , le lieu et la place , ne manquait pas d'une certaine honnêteté. Mais elle-même , malgré son zèle pour le bien de l'état, foisait faire des fautes à son amant. Après la malheureuse affaire d'Ettin- ghen , il écrit au duc de Richelieu: « Dites au ma- » réchal de Noailles ( proche parent de madame V de Châteauroux ) que je ne lui écris pas, mais )' que je suis très-content de lui. » C'est ainsi qu'il écrit au maréchal de Soubise après la bataille de Rosbac ; il fait plus, il lui donne le bâton de maréchal de France. Voilà une de ces fautes que le dtipotisme aurait dû à jamais s'interdire. On a

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