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vrages , accuseront la baissesse inconcevable qui faisait de l'avilissement national le divertissement de tous les jours. Revenons à M. de Richelieu.

I! avait perdu sa femme , mademoiselle de Noaiiles , qu'il avait épousée malgré lui , et à la- quelle il é ait toujours resté étranger. Il se re- maria , ne consultant que son cœur et son orgueil : c'était iv^esque la même chose. Il épousa made- selle de Guise , à la([ueile il fut fidèle six mois, ce qui parut une merveille. C'est à l'occasion de ce mariage , que Voltaire fit sa jolie pièce :

Un prêtre , un oui , trois mots latins A jamais fixent vus destins , etc.

Le public s'amusa beaucoup d'ime saillie plai- sante , par laquelle Richelieu rappelait luie aven- ture de sa première femme. Madame de Richelieu, première du nom , avait long-temps aimé son mari passionnément ; mais , constamment né- gligée, même rebutée par hn' , elle s'était enfin consolée avec un écuyer ; son mari l'avait su, et avait tiré parti de cette connaissance pour s'a- muser quelquefois de l'embarras de sa fennnc ; c'eût été un travers d'en faire un autre usage. La mort de madame de Richelieu le débarrassa de cet écuyer auquel il ne pensait plus. Croirait-on que cet liomme , ayant eu connaissance du ma- riage de Pvï. de Richelieu , avant qu'il fût devenu public , osa venir lui demander cette même place

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