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aussi bien placés l'un que l'autre. Richelieu avait déjà cet honneur, qui, comnu' on a vu, ne lui était pas arrivé en dormant. Richelieu à l'acadé- mie à l'ât^e de vinp;t-six ans, et vingt-trois ans avant Yollaire , qui n'y lut admis qu'à cinquante ans passés! C'est là un des ridicules les phis in- nocens de l'ancien régime; mais telle était la con- venance d'aiors. Cette réception faisait d'ailleurs tant de plaisir à mesdames de Viilars,de Villeroi, à nombre d'autres, qu'il y aurait eu une nial- honnêteté gratuite à les en priver. Richelieu a im- primé les lettres qui attestent la joie de ces dames sur ce grand événement, et sur rimj)ortance qu'elles attachaient au tilre d'académicien. Rien ne montre mieux à quel point les futilités con- sacrées par la mode peuvent tourner les tètes. Qu'importait un honneur liuéraire à un honnnc qui ne savait pas orthographier! Lui-même nous a laissé son discours de réception, transcrit de sa main , et depuis imprimé figurativement avec les fautes d'orthographe. Le discours, comme on le devii;e, n'était pas ^ou^ r;ige du nouvel aca- démicien. Tous ceux qui ont vu des lettres par- ticulières de M. de Richelieu, savent que cet homme si brillant dans la société, écrivait comme un de ces hommes si méprisés par lui, ([ue des circonstances ont privés des premiers élémens de l'édiication.
Malgré cet inconvénient, M. de Richelieu ne fut point embarrassé de sa harangue. Pour être
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