roi de France. On peut dire que Richelieu, à quatorze ans, pensa commencer sa carrière de galanterie à peu près de même, c’est-à-dire, par une princesse, héritière présomptive du trône. On crut qu’il était distingué par la duchesse de Bourgogne. On le crut: et cette opinion était presque, aux yeux de Richelieu, l’équivalent de la réalité. Il acquérait une célébrité précoce par cette aventure un peu précoce elle-même, qui lui valut d’être marié, et mis à la Bastille. L’éclat même de la punition accréditait ce bruit, si favorable à l’amour-propre du jeune homme. Il convient lui-même qu’il prit soin de confirmer ce soupçon. Sa grande excuse, outre la vanité, c’est que cela ne pouvait nuire à la princesse qui était morte ; et il est vrai que les morts se laissent calomnier tant qu’on veut. Richelieu se vit tout-à-coup l’objet des complaisances de plusieurs femmes de la cour ; et le mot que lui dit Louis XIV, à son retour dé l’armée de Villars, lorsqu’il vint annoncer la nouvelle de la victoire de Denain ; ce compliment flatteur, «Vous êtes destiné à faire de grandes choses, » était un oracle qui le recommandait à l’attention des dames. Mais, tant que le roi vécut, ses galanteries furent décentes, c’est-à-dire, ignorées. On ignora, par exemple, une aventure avec une madame Michelin, aventure dans laquelle Richelieu développa une atrocité froide, monstrueuse à son âge : c’est ce fond de barbarie que Richardson dit être dans le cœur
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