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d'effleurer. C'est principalement dans les notes de son discours préliminaire qa on trouve plusieurs de ces heureuses indications ; nous voiulrions pou- voir en citer quelques exemples, mais la plupart sont de nature à ne pouvoir être isolés. En voici une qui peut l'être ; et sa singularité, qui montre le tour d'esprit de l'auteiu^ , la rendra remarquable et la fera lire avec plaisir.
On a dit et répété souvent que les succès à la guerre appartiennent à celui qui a le dernier écu ; et l'on a eu raison. Mais il n'est pas clair qu'on ait employé les écus le mieux possible. Par exemple :
« On entretient en France une armée qui coûte cent millions par an ; c'est deux milliards pour vinfft ans.
«Nous n'avons pas plus de cinq ans de guerre chaque vingt ans; et cette guerre, en outre, nous met en arrière d'un milliard au moins.
» Voilà donc trois milliards qu'il nous en coûte pour guerroyer cinq ans. Quel en est le résultat? car le succès définitif est incertain.
» Avec bien du bonheur , on peut espérer de détruire cent cinquante mille ennemis par It feu , le fer , l'eau , la faim , les fatigties , les mala- dies , etc. Ainsi la destruction directe ou indirecte d'un soldat allemand , nous coûte vingt mille livres, sans compter la perte sur notre population, qui n'est réparée qu'au bout de vingt-cinq ans.
» Au lieu de cet attirail dispendieux , incom- mode et dangereux d'une armée permanente , ne .
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