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que les religieux s’ennuient beaucoup moins que les gens du monde , parce que toutes les heures de leur journée sont variées par diverses occupations qui les remplissent ; de même le peuple est encore moins susceptible de connaître l’ennui qu’aucune autre classe de la société , puisque , comme l’a si bien observé M. de Voltaire :

Le travail fut toujours le père du plaisir.

L’amitié , l’amour , et tout ce qui concerne l’esprit et le caractère des femmes , tiennent beaucoup de place dans cet ouvrage. L’auteur semble penser qu’il n’y a pas d’amitié réelle; mais il n’applique ses réflexions qu’aux temps modernes et aux sociétés dans lesquelles il vit ; il avoue lui-même que l’homme est capable d’une véritable amitié; ce qui se démontre invinciblement par une connaissance approfondie du cœur humain et de rinfluencc des gouverncmens ; et nous , nous osons avancer qu’on en pourrait citer beaucoup d’exemples récens, pour opposer à l’égoïsme et à la perversité de nos mœurs.

Il traite aussi l’amour comme un sentiment presque toujours factice et un commerce de perfidie ; et il ne fait pas plus de grâce aux femmes, dont il relève cruellement tous les torts et tous les défauts.

« La femme chez les sauvages est une bête de somme, dans l’Orient un meuble, et chez les Européens un enfant gâté. »