Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/183

Cette page n’a pas encore été corrigée

DE CHAMFORT. I '79

ami des hommes , et d'un prêtre qui a de la reli- gion. Une production distinguée de M. l'abbé La- mourette a déjà montré qu'il ne croyait pas la perpétuité de la foi attachée à la perpétuité des bénéfices. Il a pensé que la révolution , qui don- nait la liberté à la France , n'était pas moins favo- rable à la renaissance de l'esprit religieux. Cette conviction lui est commune avec tous les ecclé- siastiques vertueux, dont la piété est accompa- gnée de lumières , et qui ne confondent pas avec l'intérêt de la religion l'éclat mondain de la hié- rarchie sacerdotale ; mais tous ne peuvent, comme ]M. l'abbé Lamourette servir la patrie par un talent aussi rare et aussi précieux. Orateur , philosophe et théologien, il ne sera désavoué que par les doc- teurs en cette dernière science , ou plutôt en cette dernière faculté , car sa théologie n'est point la leur. Jusqu'à présent, la théologie avait pris cons- tamment le parti des gouvernans contre les gou- vernés : elle avait marqué du sceau de la religion dont elle s'était saisie , tous les abus de la puis- sance ; elle s'était mise au service et aux ordres de la politique , qui , depuis des siècles , n'était plus elle-même que l'art de maintenir le gouvernement, quelque vicieux qu'il pût être. M. l'abbé Lamou- rette n'a pas cru que ce fût là l'emploi le plus cliré. tien et la plus belle vocation de la théologie. Il l'a consacrée au service delà religion. Il a vu, dans le christianisme, la perfection de l'ordre; et daug une constitution faite pour ramener l'ordre, i! a vu

�� �