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DE CII.VMFORT. 1 ^Ç)

plus expéditive. Il sauva , racheta , ou fit évader plus de trois cents matelots prisonniers , en sou- lai^ea un plus grand nombre , et rendit des ser- vices signalés à plusieurs officiers supérieurs.

Sa fieure , douce et naïve comme celle d'un en- fant , servait de voile heureux à l'intrépidité de son âme , aux combinaisons de son esprit et à la force de son caractère. N'oublions pas un avan- tage nécessaire dans son métier; il parlait plu- sieurs langues avec une égale facilité : voilà une réunion de talens et de qualités bien rare , et le tout pour faire un espion et le conduire à sa ruine. Il ne put jamais parvenir à se faire rem- bourser de ce qu'il appelait ses avances : mais un tel personnage ne pouvait long-temps manquer de ressources. Avant sa détention à ia Bastille , il avait fait l'acquisition de l'île Massaclie, près Saint Domingue. C'est -là qu'il alla mourir , après y avoir fait un établissement qui commençait à prospérer.

Le style de ses Mémoires ( adressés au roi ) est clair , naturel , facile ; c'est celui d'un homme d'esprit bien élevé-, que les circonstances forcent à prendre la plume ; qui la prend, non pour faire un livre, mais pour avoir cinq cents mille francs : bonne raison d'être occupé des choses plus que des mots, <:/e re inagis qaain de verho lahoranti C'est le précepte de Quintilien , auquel M. do Pa rades ne songeait guère , mais qu'il a très -bien rempli.

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