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sation que n'en ferait aujourd'hui le commentaire. Ce commentaire n'est qu'une brochure de trente pii§es,petite,siron vent, 7Jîais grande, parce qu elle contient. Encore une fois , l'attaque est sérieuse: et l'université a trouvé, dans M. Rivière, un adver- saire formidable. Il s'y prend très-bien , et voici comme il procède. Il commence par établir ( et personne ne le nie) que l'étude du grec et du la- tin , considérée comme base de l'enseignement public, est absurde et nuisible. Il examine ensuite si l'on ne peut étudier suffisamment ces deux lan- gues que dans les collèges. Il ne lui est pas diffi- cile de prouver le contraire , puisqu'on a des grammaires , des méthodes , des livres , et des maîtres particuliers, pour enseigner mieux et plus promptement ces deux langues à ceux qui veident les apprendre. Enfin, en supposant à l'étude du grec et du latin une utilité que M. Rivière leur conteste, faut-il pour cela entretenir des établis- semens publics ? Non , sans doute ; et', dans la ri- gueur des principes , il n'est pas douteux que M. Rivière a raison : mais il nous semble qu'il pousse un peu loin cette rigueur ; il nous semble que ces deux langues se sont liées de trop près à l'ensemble des connaissances humaines, aux pro- grès de l'esprit humain, pour que les hommes instruits , et même les philosophes , vissent avec plaisir cette étude entièrement bannie de l'ensei- gnement public. Quant à l'inconvénient de faire payer les frais de cet établissement par la nation,

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