I lO ŒUVRES
crime, étaient des étrangers, il restait à justifie r les classes inférieures et cette multitude de Fran- çais égarés, qui se rendirent complices et instru- mens de leur fureur. C'est ce que fait M. l'abbé Brizard , en rappelant au souvenir de ses lecteurs tous les moyens dont on se servit pour aveugler ce peuple et l'enivrer de fanatisme. Les écoles , les chaires , les confessionnaux étaient aux ordres des ennemis de la nation , et retentissaient depuis long-temps des maximes les plus affreuses. Plu- ^ sieurs de ces écrivains odieux dont nous avons parlé , étaient en même temps prédicateurs , et ordonnaient le meurtre au nom de l'évangile. Ainsi, ces étrangers étaient les vrais coupables, et l'ignorance du peuple était la première cause de ses égaremens. Sa misère , qui ajoutait à sa féro- cité , était, ainsi que son fanatisme , l'ouvrage de ses corrupteurs et de ses tyrans; et la nation, gouvernée , trompée , dépouillée par toutes ces hordes étrangères, mit le comble à ses maux, en se rendant complice des fureurs dont ils devinrent eux-mêmes les victimes. Eh! comment le peuple, enlacé de toutes parts, eût-il pu échapper à tant de pièges réunis , à la profonde scélératesse de Médicis , à trois règnes oppresseurs d(;s machia- vélistes dirigés par elle, à l'estime et à l'avidité de ses Italiens , à l'adresse et à l'ambition des Cuises, et à l'or et aux intrigues de l'Espagne, à l'ascendant de Rome, tic cc^tlc foule de moines , de théologiens, de prêcheurs, de légats, de car-
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