gurées, tirer des faits les plus ingénieuses conséquences, parler des hommes et des choses en philosophe.
S’il entreprend de retracer le tableau des révolutions dont le royaume de Naples a été le théâtre, c’est avec la plume de Saint-Réal qu’il en écrit l’histoire. Il semblait préluder par ce morceau vraiment remarquable, composé pour être placé en tête du voyage pittoresque de Naples et de Sicile par l’abbé de Saint-Non, à une autre composition plus importante, et par le sujet, et par la manière dont il est traité ; nous voulons parler des Tableaux de la Révolution française[1] que Chamfort a dessinés d’une main ferme et hardie.
L’ardeur avec laquelle Chamfort s’attacha au char de la révolution, l’espèce d’enthousiasme avec lequel il en professait les principes, il en suivait les événemens, il en exaltait les hommes, il en approuvait les institutions, en même temps qu’il immolait impitoyablement à son opinion tout ce qui ne la partageait pas, qu’il poursuivait
- ↑ Tableaux de la Révolution Française, ou Collection de quarante-huit Gravures représentant les événemens principaux qui ont eu lieu en France, depuis la transformation des États-Généraux en Assemblée Nationale, le 20 juin 1789 ; ouvrage dont le texte primitif est de Chamfort, mais que M. Auber, son éditeur, fit refaire à plusieurs reprises, selon que la France changeait de mode de gouvernement, afin qu’il fût toujours au niveau des opinions qui régnaient.