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titure de Naples, que Charles demandait pour lui-même. Il lève une armée, descend en Italie ; et une terreur panique avait déjà saisi Alphonse, qui, déposant la couronne entre les mains de son fils Ferdinand ii, va cacher dans, un cloître la honte de son règne et les remords de sa vie, II y mourut dans les convulsions d’un désespoir féroce ; et sa mort désirée si long-temps, parut encore trop tardive à ses peuples.

Charles marche droit à Rome, s’en rend maître, demande au pape l’investiture de Naples. Le pontife lui répond naïvement qu’il faut attendre que sa conquête soit plus avancée. Charles sort de Rome, va s’emparer de Naples déjà abandonnée par son souverain. Il confie les places conquises à des gouverneurs, qui, par une conduite téméraire et violente, aliènent les peuples et indisposent tous les souverains d’Italie. Le vainqueur va se trouver réduit à repasser en France ; mais il falait s’en ouvrir le passage à travers des armées ennemies ; il fallait protéger sa retraite par une victoire, et triompher pour fuir. C’est l’avantage que procura la brillante journée de Fornoue.

Alexandre vi, intimidé par Charles qui le menaçait d’un concile où devait être déposé un pontife qui déshonorait la thiare, avait enfin accordé au roi de France l’investiture de sa conquête ; mais cette investiture lui devenait inutile, ainsi que son couronnement, célébré avec tant de faste à Capoue. A peine est-il repassé en France