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DE CIIAMFORT. 45

fiancés. Le roi Cliarobert fit accompagner son fils d’un certain nonjbre de seigneurs hongrois ses gentilshommes, et du moine Robert son gouver- neur. André prit à Naplcs le nom de duc de Ca- labre.

Cependant le roi de Naples, affligé de la fai- blesse et même de l’imbécillité du jeune André, désigné son successeur, pressentant les intrigues du moine Robert et du parti des Hongrois, en- gagea ses peuples par serment à ne reconnaître que Jeanne sa fille ])our leur souveraine, et déclara par son testament qu’elle régnerait seule.

Jeanne, après la mort de Robert son aïeul, ne fut pas long-temps à s’apercevoir qu’il avait tout pré\u ; mais jeune encore, trop faible pour ré- pondre à ses sages précautions et soutenir ses droits, en conservant toujours le nom de reine, elle perdit bientôt l’autorité. Le pape, abusant de ces dissentions conjugales qu’il croyait favorables à ses desseins, protège le moine et le parti hon- grois, contre les droits de la reine et le testament de son aïeul ; il publie une bulle pour le couron- nement du jeune André, politique funeste et inté ressée qui devait entraîner la ruine du j’oyaume.

Charles de Durazzo, prince du sang royal, s’était rangé du parti de la reine et des autres princes ; les barons même, indignés de la puissance hon- groise, avaient suivi son exemple. Tous s’étaient promis de prévenir les desseins de la cour de Rome et de se défaire du prince imbécille qu’on