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du port à ce dangereux navire, et répond par des signaux de guerre à ce ridicule envoyé de paix. Ce fut le dernier service que cet amiral rendit à sa patrie, qu’il va bientôt trahir pour passer au service étranger.

Alors Boni lace, perdant toute retenue, défend à Charles de songer à la paix, et cherche à Fré- déric un nouvel ennemi dans là personne de Jacques d’Aragon, son frère, qu’il arme enfin contre lui.

La flotte de Frédéric est enveloppée et vaincue au Cap-d’Irlande ; mais le vainqueur lui-même, prévoyant une victoire assurée, avait, par un secret avis, prévenu le prince du danger qu’il courait sur la flotte : générosité qu’il exerçait à l’insu du pape et q.ue méritait Frédéric, qui, dans la guerre même, osa croire au conseil d’un frère forcé d’être son ennemi,

Frédéric, plus heureux sur terre, remporte une victoire et fait prisonnier Philippe, prince de Tarente,fils de Charles d’Anjou ; malgré ce dernier avantage, il demande la paix, unique désir des princes, unique espoir des peuples ; le pape s’y oppose. Boniface appelle en Italie le comte de Valois ; et flattant les vaines espérances de Mar- guerite de Courtenay, sa femme, à la couronne de Constantinople, il promet à ce prince un trône imaginaire, s’il veut participer au crime d’une usurpation réelle.

En effet, le comte arrive en Italie avec une