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crède, fils naturel du duc Roger, fils de Hoger ii, monta sur le trône de Sicile. Il en reçut même l’investiture du pape. Mais les principaux sei- gneurs et barons du royaume refusèrent de reconnaître une élection à laquelle ils n’avaient pas présidé. La Sicile fut bientôt embrasée des premiers feux d’une guerre civile. Henri paraît alors en Italie, à la tète d’une puissante armée. Couronné empereur après la mort de son père, il vient réclamer les droits de Constance son épouse, et conquérir son royaume de Sicile. Les Allemands sont vaincus.

L’empereur, avec de nouveaux secours, s’a- vance dans la Campanie, accompagné de son épouse, héritière de ses conquêtes. Henri retourne en Allemagne. Tancrède vainqueiu’, mais sans jouir de sa victoire, pleurant un fils aussi cher à ses peuples qu’à lui-même, ne put résister à son chagrin ; et son retour à Palerme fut bientôt suivi de sa mort. Après lui, Henri vint saisir son héri- tage, et s’en assura par tout ce qui restait du sang royal: prémices d’un règne affreux, où l’on vit un peuple lassé des crimes atroces et des cruautés recherchées de son tyran, se soulever contre lui, l’assiéger et lui imposer la loi de sortir du royaume ; où l’on vit le tyran obéir, mêler une terreur basse aux projets de vengeance qu’il méditait en fuyant; entraîner avec lui une épouse forcée d ’entrer dans la conjuration publique ; mourir enfin à Messine d’une mort précipitée. Telle était l’horreur atta-