Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t2.djvu/415

Cette page n’a pas encore été corrigée

4o4 OEUVRES

de volupté, et la Sicile comme le grenier de l’em- pire. Elles eurent sans doute à souffrir quelque- fois, comme tant d’autres provinces, des abus d’une administration dure et violente; mais le nom romain les préserva des calamités attachées à la guerre et aux dissentions intérieures. Heu- reux ces deux peuples, s’ils eussent continué d’é- chapper à l’histoire! mais elle les retrouve vers la fin du cinquième siècle, plongés dans le calios du démembrement de l’empire romain, passant dans l’espace de soixante-quinze années, sous les lois d’Odoacre, de Théodoric, de Totila, conquérans qui, malgré les idées de terreur attachées à leurs noms, mêlèrent quelques vertus, même la clé- mence, à leurs exploits guerriers, et qui seuls, avec les Béiisaire et les Narsès, leurs ennemis et quel- quefois leurs vainqueurs, sont distingués dans la confusion d’un tableau monotone, chargé de per- sonnages obscurs et trop souvent odieux. D’autres barbares, les Sarrasins, se répandent dans la Sicile, s’y maintiennent, assurent leurs conquêtes ; et profitant des rivalités mutuelles, des dissentions intestines, qui désolaient les villes et les princi- pautés d’Italie, épiaient le moment de s’emparer de Naples.

Au milieu de ses convulsions, Naples avait con- servé la constitution républicaine, sous des chefs appelés ducs, indépendans plus ou moins de l’em- pire d’Orient, suivant la faiblesse plus ou moins grande des empereurs, qui depuis long-temps