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DE r.IlAMFOUT. Sq

CCS liéros et de ces dieux admis par la postérité. Ces peuples, sous un ciel heureux, dans un climat fertile, cultivèrent de bonne heure, ainsi que les Grecs, les arts de l’imagination, et témoins comme eux des phénomènes variés et des mer- veilles de la nature, ils virent naître des artistes pour la peindre et des poètes pour la chanter.

On conçoit qu’avec ces avantages la civilisation n’y dut pas être moins prompte ; aussi la Sicile est-elle représentée comme un pays florissant, couvert de républiques déjà puissantes, au temps même où les Sicanes ( peuplade espagnole ), où les Sicules (nation italienne j, y viennent chercher, des établissemens. Mais ce furent les Grecs, fon- dateurs de plusieurs colonies, telles que Gela, Agrigente, Syracuse, qui, en y portant leur langue, leurs usages, leur caractère, développè- rent le génie des indigènes, et transportèrent, pour ainsi dire, la Grèce dans la Sicile. Même esprit, mêmes effets de cet esprit, un pays partagé en différens états, les uns républicains, les autres soumis à un tyran ; des guerres, des rivalités, des divisions intestines, des usurpateurs, des conspi- rations : tout rappelle les Grecs et leur histoire. Mais leur histoire même n’offre rien de plus beau peut-être et de plus imposant que le moment où Syracuse, après deux siècles d’un gouvernement orageux, forme sous les lois de Géion, la seule grande puissance de la Sicile. Quel spectacle de voir Gélon usurpant, il esl vrai, Tautorité sou-