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devoir présenter, sous un seul et même point de vue, les principaux événemens de leur histoire.

En effet, dans cet intervalle même où les deux royaumes sont séparés, pendant cette longue riva- lité des maisons d’Aragon et d’Anjou, les guerres civiles que se font les deux peuples, c’est-à-dire, leurs souverains, semblent mêler et confondre les annales des deux empires ; nous ne les sépa- rerons donc point, même dans le précis des évé- nemens de ce période, où les alternati\ es de leurs victoires et de leurs défaites ne forment pour les deux peuples qu’une suite de mêmes calamités : et quant aux siècles reculés, la Sicile seule mérite d’attirer nos regards, puisqu’elle était déjà cou- verte de villes opulentes et célèbres, dans un temps où Naples n’était qu’une république obs- cure, resserrée dans les limites d’un territoire borné, distinguée seulement par sa fondation an- térieure à celle de Rome même, mais bientôt recherchant l’amitié de ces redoutables voisins, et heureuse sous la protection de cette alliance, jusqu’au moment où elle passe sous leur empire.

La Sicile, célèbre avant les temps historiques, partage avec la Grèce, les îles de l’Archipel et les belles contrées de l’Asie, l’honneur de rappeler ces traditions antiques, recueillies et ornées par l’imagination des poètes. Elle est en effet, ainsi que ces contrées, le théâtre des événemens et des prodiges consacrés par la mythologie, le berceau de plusieurs de ses fables même, et la patrie de