38o ŒUVRES
pirateurs qui avaient tenté d’étouffer la liberté naissante, et qu’une imprudente amnistie allait ramener triomplians au pied du trône et dans la capitale. Les esprits s’échauffèrent; bientôt la fer- mentation fut au comble. Quelques-uns de ces hommes ardens que dans ces crises violentes on appelle séditieul, mais qui contribuent à rendre les crises salutaires, firent sonner le tocsin comme dans le plus imminent danger de la patrie. Il suffisait de le craindre pour qu’il cessât. Il dis- parut dès qu’on le crut un danger. Les électeurs, effrayés de la terreur générale, motivèrent leur arrêté, et en le motivant, l’annulèrent en quel- que sorte. Ils déclarèrent cju’en exprimant un sentiment de pardon et d’indulgence envers les ennemis de la patrie, ils n’avaient pas prétendu prononcer la grâce de ceux qui seraient pré- venus, accusés, ou convaincus de crime de lèse- nation. Les représentans de la commune allèrent plus loin : ils ordonnèrent qu’on arrêtât Besen- val, jusqu’au moment où l’on statuerait sur son sort. Enfin, l’assemblée nationale, en mettant l’accusé sous la garde de la loi, déclara qu’elle persistait dans ses précédens arrêtés sur la respon- sabilité des ministres et agens du pouvoir exécu- tif, et sur l’établissement d’un tribunal qui pro- noncerait sur leurs délits.
Le concours de mesures prises en même temps et par l’assemblée nationale et par la commune calma le peuple et rétablit la tranquillité dans