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libiement le despotisme, incorrigible par son es- sence, par sa nalin’c?

Toutes ces courses, ces prises de canons, e pé- ditions plus bruyantes que militaires, ne servaient pas moins à entretenir l’ardeur du peuple. La rentrée dans la capitale était une fête, un triomphe. Indépendamment des canons, les dépôts d’armes cachées qui s’y trouvaient, manifestaient des in- tentions menac antes qui commaîîdaient au peuple une surveillance nouvelle. C’est Mna des causes qui empêchèrent la renonciation aux droits féo- daux d(; ramener le calme comme l’avaient an- noncé les deux membres de la noblesse qui la prooosèrent : elle servit seulement à prévenir de plus gran s malheurs. Otte proposition honora ceux qui l’acceptèrent; elle rendit cliers au peuple ceux qui la firent. On crut à leur patriotisme, en les vovant aller au devant d’une nécessité qui ne paraissait instante qu’à la classe peu nombreuse des yeux éclairés et pénétrans. Après une telle démarche, on les crut dignes de marcher au moins du même pas c]ue la révolution, quel que loin qu’elle put aller. JMais il était de ia destinée des nobles français de présenter à peine quelques hommes capables de la suivre jusqu’à son dernier terme, c’est-à-dire, jusqu’à l’égalité réelle, sentie, réduite en acte. C’est un plaisir qui n’est pas in- digne d’un philosophe, d’observer à cjuelle période de la révolution chacun d’eux l’a délaissée, on a pris parti contre elle. Tel l’a suivie ou acconq)a-