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mais ce iiest pas celle du bon Henri. » Mot bien remarquable dans une occasion où cette épée se tirait contre l’autorité d’un de ses -petits fils! Mais la personne du roi trompé était comme mise à part dans l’imagination de tous les Français : on ne considérait que l’absurde scélératesse de ses mi- nistres, et on ne s’occupait que des moyens d’en triompher. Cette disposition constante des esprits s’est montrée dans tout le cours de la révolution ; et c’est un des traits qui la caractérisent le plus fortement.

QUATORZIEME TABLEAU.

Piise des armes aux luvalides.

i\| ous avons montré, dans celui de nos tableaux qui représente le peuple gardant Paris, comment tous les mouvemens particuliers concoururent aux mesures générales pour la défense d’une ville menacée de tous les fléaux, .assaillie de tous les dangers. Le premier besoin de ce peuple à qui le pain manquait, c’étaient des armes; ce mot était le cri universel. On demandait des ordres pour aller en chercher dans tous les dépôts publics ; on allait en solliciter ou en enlever dans les mai- sons particulières. On soupçonnait l’hôtel des Invalides d’être un des magasins. Le peuple s’écria