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révolution. Croira-t-on qu’un prince français ait, le soir même du jour où fut prononcé le serment patriotique, retenu et loué pour le lendemain ce même jeu de paume consacré depuis comme un temple élevé à la liberté ?
Il pensait (et ses conseillers le pensaient comme lui ) qu’un tel obstacle empêcherait une seconde séance de l’assemblée. Tel était l’aveuglement des nobles et leur mépris pour la nation. Osons le dire, elle l’avait mérité par sa patience ; et la révolution même peut bien la faire absoudre et non la jus- tifier.
SECOND TABLEAU.
Les Gardes-Françaises détenus à l’Abbaye Saint-Germain, délivrés par le peuple.
On ne doit point compter parmi les mouvemens généreux du peuple vers la liberté, ni regarder comme son ouvrage, l’émeute excitée contre Ré- veillon, riche masiufacturier du faubourg Saint- Antoine et citoyen estimable. Le pillage de ses ateliers, la fureur des brigands qui s’y livrèrent, les cris de mort poussés contre lui, l’ordre de fermer les maisons donné par une troupe de scé- lérats qui couraient les rues, les alarmes, les ter- reurs répandues en un instant dans la capitale, n’étaient qu’un complot de l’aristocratie pour ef-