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raison venait chercher ini établissement : tout fut contraste et opposition dans ce combat des lu- mières nouvelles et des anciennes erreurs, ap- puyées de toute l’autorité d’un gouvernement d’ail- leurs faible et avili. On vit, dans la nation, deux nations différentes s’occuper d’enclyclopédii; et de billets de confession, d’économie politique et de miracles jansénistes, d’Emile et d’un mande- ment d’évéque, d’un lit de justice et du Contrat social, de jésuites proscrits, de parlemens exilés, de philosophes persécutés. C’est à travers ce cahos que la nation marchait vers les idées qui devaient amener une constitution libre. Louis XV meurt, non moins endetté qiie Louis xiv. Un jeune monarque lui succède, rempli d’inten- tions droites et pures, mais ignorant les pièges ou plutôt l’abîme caché sous ses pas. Il appelle à son secours l’expérience d’un ancien ministre dis- gracié. Maurepas, vieillard enfant, doué du don de plaire, gouverne, coînme il avait vécu, pour s’amuser. La réforme des abus, l’économie, étaient les seules ressources capables de restaurer les finances. Il parut y recourir. Il met en place un homme que la voix publique lui désignait ( i ) ; mais il l’arrête dans le cours des réformes que voulait opérer ce ministre, dont tout le malheur fut d’être appelé quinze ans trop tôt à gouverner. IMaurepas le sacrifie : il lui donne pour succes-

(i) M. Turgot.