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lité (le parent de M. de Noailles. » Et il l’étaient en effet au huitanlicmc degré. Un conseiller, nommé M. Hurson, trouvant cette vanité ridicule, se leva, disant : « Je me récuse aussi. » Le premier prési- dant lui demanda en quelle qualité. Il répondit : ff Comme parent du fermier. «

— Madame de âgée de soixante-cinq ans,

ayant épousé M, âgé de vingt-deux, quelqu’un

dit que c’était le mariage de Pyrame et de Baucis.

— jM, à qui on reprocliait son indifférence

pour les femmes, disait : « Je puis dire sur elles

ce que madame de C disait sur les enfans : j’ai

dans la tète un fils dont je n’ai jamais pu accou- cher; j’ai dans l’esprit une femme co/;2we il y en a peu, qui me préserve des femmes comme il y en a beaucoup ; j’ai bien des obligations à cette femme-là.

— «Ce qui me paraît le plus comique dans le

monde civil, disait M, c’est le mariage, c’est

l’état de mari ; ce qui me paraît le plus triste dans le monde politique, c’est la royauté, c’est le métier de roi. Voilà les deux choses qui m’égaient le plus : ce sont les deux sources intarissables de mes plaisanteries. Ainsi, qui me marierait et me ferait roi, m’ôterait à la fois une partie de mon es- prit et de ma gaîté. »

— On avisait dans une société aux moyens de déplacer un mauvais ministre, déshonoré par vingt turpitudes. Un de ses ennemis connus dit tout-à-coup : « Ne pourrait-on pas lui faire faire