qu'aucun des grands poètes ses contemporains. S’il n’eut point cet éclat imposant attaché aux noms des Racine, des Corneille, des Molière, il ne fut point exposé au déchaînement de l’envie , toujours plus irritée par les succès de théâtre. Son caractère pacifique le préserva de ces querelles littéraires qui tourmentèrent la vie de Despréaux. Cher au public, cher aux plus grands génies de son siècle , il vécut en paix avec les écrivains médiocres ; ce qui paraît un peu plus difficile , pauvre , mais sans humeur , comme à son insçu ; libre des cha- grins domestiques , d’inquiétude sur son sort , possédant le repos , de douces rêveries et le vrai dormir dont il fait de grands éloges : ses jours parurent coider négligemment comme ses vers. Aussi , malgré son amour pour la solitude , malgré son goût pour la campagne , ce goût si ami des arts auxquels il offre de plus près leur modèle, il se trouvait bien partout. Il s’écrie, dans l’ivresse des plus doux sentimens, qu’il aime à la fois la ville, la campagne ; que tout est pour lui le souverain bien ;
Jusqu’au sombre plaisir d’un coeur mélancolique,
Les chimères, le rien, tout est bon.
Il retrouve en tout lieu le bonheur qu’il porte en lui-même , et dont les sources intarissables sont l’innocente simplicité de son âme et la sensibilité d’une imagination souple et légère. Les yeux s’ar-