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Il étend inème cette sensibilité jusqu'aux plan- tes , qu'il anime non - seulement par ces traits hardis qui montrent toute la nature vivante sous les yeux d'un poète, et qui ne sont que des figures d'expression , mais par le ton affectueux d'un vif intérêt qu'il déclare lui-même , lorsque , voyant le cerf brouter la vigne qui l'a sauvé , il s'indigne

.... Que de si doux ombrages Soient exposés à ces outrages.

Serait-il impossible qu'il eût senti lui-même le prix de cette partie de son caractère, et qu'averti par ses premiers succès , il l'eût soigneuserpent cultivée ? Non , sans doute ; car cet homme , qu'on a cru (i) inconnu à lui-même , déclare for- mellement qu'il étudiait sans cesse le goût du public, c'est-à-dire tous les moyens de plaire. Il est vrai que , quoiqu'il se soit formé sur son art une théorie très-fine et très-profonde , quoiqu'il eût reçu dt3 la nature ce coup-d'œil qui fit donner à Molière le nom de contemplât car , sa philoso- phie , si admirable datis l(;s développemens du cœur humain , ne s'éleva point jusqu'aux géné- ralités qui forment les .systèmes : de là quelques incertitudes dans ses principes , quelques fables dont le résultat n'est j)oint irrépréhensible , et où la morale paraît trop sacriliée à la prudence ;

��(i) A La l'u iilaiiie , à lui seul iiicuunu.

Miujio.>rKL , E/>tlrr iiii.v Poètes.

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