gagement. On conçoit dès lors tout le comique d’un pyrrhonisme qui s’exerce sur la fidélité d’une jolie femme.
Qui ne croirait, à nous entendre, que tous les vices ont disparu de la société ? Ceux mêmes contre lesquels Molière s’est élevé, croit-on qu’ils soient anéantis ? N’est-il plus de Tartuffe ? et, s’il en existe encore, pense-ton qu’en renonçant au manteau noir et au jargon mystique, ils aient renoncé à la perfidie et à la séduction ? Ce sont des criminels dont Molière a donné le signalement au public, et qui sont cachés sous une autre forme. Les ridicules même qu’il a détruits n’en auraient-ils pas produit de nouveaux ? Ne ressembleraient-ils pas à ces végétaux dont la destruction en fait naître d’autres sur la terre qu’ils ont couverte de leurs débris ? Tel est le malheur de la nature humaine. Gardons-nous d’en conclure qu’on ne doive point combattre les ridicules : l’intervalle qui sépare la destruction des uns et la naissance des autres, est le prix de la victoire qu’on remporte sur eux. Que dirait-on d’un homme qui ne souhaiterait pas la fin d’une guerre ruineuse, sous prétexte que la paix est rarement de longue durée ?
N’existerait-il pas un point de vue d’où Molière découvrirait une nouvelle carrière dramatique ? Répandre l’esprit de société fut le but qu’il se proposa : arrêter ses funestes effets serait-il un dessein moins digne d’un sage ? Verrait-il, sans porter la