s’élever aux connaissances nécessaires pour faire valoir les droits d’hommes et de citoyens. Ne dirait-on pas que ces connaissances sont bien compliquées ? Supposons qu’on eût employé, pour éclairer les dernières classes, le quart du temps et des soins qu’on a mis à les abrutir ; supposons qu’au lieu de mettre dans leurs mains un catéchisme de métaphysique absurde et inintelligible, on en eût fait un qui eût contenu les premiers principes des droits des hommes et de leurs devoirs fondés sur leurs droits, on serait étonné du terme où ils seraient parvenus en suivant cette route, tracée dans un bon ouvrage élémentaire. Supposez qu’au lieu de leur prêcher cette doctrine de patience, de souffrance, d’abnégation de soi-même et d’avilissement, si commode aux usurpateurs, on leur eût prêché celle de connaître leurs droits et le devoir de les défendre, on eût vu que la nature, qui a formé les hommes pour la société, leur a donné tout le bon sens nécessaire pour former une société raisonnable.
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