CHAPITRE VI.
Des Femmes, de l’Amour, du Mariage et de la Galanterie.
Je suis honteux de l’opinion que vous avez de
moi. Je n’ai pas toujours été aussi Céladon que
vous me voyez. Si je vous comptais trois ou quatre
traits de ma jeunesse, vous verriez que cela n’est
pas trop honnête, et que cela appartient à la
meilleure compagnie.
— L’amour est un sentiment qui, pour paraître honnête, a besoin de n’être composé que de lui-même, de ne vivre et de ne subsister que par lui,
— Toutes les fois que je vois de l’engoûment dans une femme, ou même dans un homme, je commence à me défier de sa sensibilité. Cette règle ne m’a jamais trompé.
— En fait de sentimens, ce qui peut être évalué n’a pas de valeur.
— L’amour est comme les maladies épidémiques : plus on les craint, plus on y est exposé.
— Un homme amoureux est un homme qui veut être plus aimable qu’il ne peut, et voilà pourquoi presque tous les amoureux sont ridicules.
— Il y a telle femme qui s’est rendue malheureuse pour la vie, qui s’est perdue et déshonorée pour un amant qu’elle a cessé d’aimer parce qu’il a mal ôté sa poudre, ou mal coupé un de ses ongles, ou mis son bas à l’envers.