la vérité, en ne regardant les conventions, les vanités, les étiquettes, que comme les supports de la société civile ; quand, dis-je, on a pris ce parti (et il faut bien le prendre, sous peine d’être sot, faible ou vil), il arrive qu’on vit à peu près solitaire.
— Tout homme qui se connaît des sentimens élevés, a le droit, pour se faire traiter comme il convient, de partir de son caractère plutôt que de sa position.
CHAPITRE V.
Pensées Morales.
Les philosophes reconnaissent quatre vertus principales,
dont ils font dériver toutes les autres. Ces
vertus sont la justice, la tempérance, la force et
la prudence. On peut dire que cette dernière renferme
les deux premières, la justice et la tempérance ;
et qu’elle supplée, en quelque sorte, à la
force, en sauvant à l’homme qui a le malheur d’en
manquer, une grande partie des occasions où elle
est nécessaire.
— Les moralistes, ainsi que les philosophes qui ont fait des systèmes en physique ou en métaphysique, ont trop généralisé, ont trop multiplié les maximes. Que devient, par exemple, le mot de Tacite : Neque mulier, amissâ pudicitiâ, alia abnuerit, après l’exemple de tant de femmes qu’une faiblesse n’a pas empêchées de pratiquer